Résumé. Dans les discours politiques comme dans
la littérature universitaire sur la construction européenne,
la dernière décennie du 20ème
siècle a été celle de la citoyenneté.
Toutefois, la prolifération des théories autour de la
citoyenneté européenne s'est brusquement
arrêtée en 2001. Ce silence chez les théoriciens
européanistes doit-il laisser conclure à une absence de
développements en matière de citoyenneté
européenne ces dernières années? Dans cet article,
nous démontrons que la citoyenneté européenne doit
être examinée à la lumière des
développements politiques dont l'Union a fait l'objet ces
dernières années. La comparaison du Livre Blanc sur la
gouvernance européenne (2001) et du projet de Traité
constitutionnel (2004) montre une certaine
tension dans le discours institutionnel contemporain sur la
citoyenneté européenne. L'article propose une nouvelle
grille d'analyse pour appréhender cette tension et penser la
citoyenneté européenne aujourd'hui; ce nouveau prisme
est fondé sur la distinction entre “ citoyenneté de
gouvernement ” et “ citoyenneté de gouvernance
”.
Abstract. In political discourse as well as scholarly
research on the European Union, the last decade of the 20th
century was the decade of citizenship. But, despite numerous unresolved
questions, there has been a virtual silence on the matter since 2001. Does
this mean that there have been no major developments in European
citizenship over the past few years? The answer is clearly negative. Via a
comparison of the White Paper on European Governance (2001) and the draft
Constitution (2004), this article documents a
certain tension in the institutional discourse about European citizenship.
It proposes a new theoretical model to grasp this tension and to
understand European citizenship as it is conceived nowadays. This analytic
prism is based on the distinction between “government
citizenship” and “governance citizenship.”